L'enseignement des langues régionales


 2004


Corse : le point sur l'enseignement

Une enquête publice en mars dernier par l'académie de Corse indique que l'enseignement du corse a progressé de 17 % entre la rentrée de 2000 et celle de 2004. Selon cette enquête, plus de 31.000 des 47.000 élèves de l'académie apprennent actuellement le corse, contre 26.000 en 2000. Dans le primaire, plus de 92 % des élèves suivent un enseignement en corse, soit 19 % de plus qu'en 2000. Cette augmentation s'explique largement par le développement de l'offre. Dans le secondaire, tous les élèves ont accès à des cours de corse depuis 1999, mais cet enseignement est une option facultative. Après une forte augmentation en 1999, le taux des collégiens suivant l'option corse est resté stable autour de 50 % ces dernières annces. En 2004-2005, près de 70 % des élèves de 6e et Se, et autour de 35 % des élèves de 4e et 3e apprennent le corse. Au lycée, une hausse régulière est constatée : le taux des élèves suivant un enseignement corse est passé de 13 à 20 % en cinq ans. Dans les lycées professionnels, près de 40 % des élèves ont choisi l'option cette année. "La demande est toujours très forte, et il y a toujours plus de candidats que de places à chaque ouverture de classe bilingue", souligne Jean-Marie Arrighi, inspecteur pédagogique chargé de la langue corse.

(L'Èime Prouvençau n° 62, mai-juin 2005)

Langues régionales à l'école : les collectivités locales impliquées

A l'occasion de la discussion du projet de loi sur l'avenir de l'école, l'Assemblée nationale a adopté un amendement du rapporteur M. Reiss, qui dispose qu'un "enseignement de langues et cultures régionales peut être dispensé tout au long de la scolarité selon des modalités définies par voie de convention spécifique entre l'État et la Région ou le Département où ces langues sont en usage. Le recteur de l'académie concernée transmettra au Haut conseil de l'éducation un rapport annuel sur la mise en œuvre de la convention et les résultats obtenus". Cet amendement permet de faire figurer les langues régionales dans le projet de loi, dont elles étaient initialement absentes. Le ministre, François Fillon, avait déclaré que "les langues régionales sont dans l'offre scolaire, mais non dans le socle. Elles font partie des langues de France et ne sont donc pas concernées par l'objectif d'intogrer dans lesocle une langue étrangère". Le ministre s'est toutefois déclaré favorable à l'amendement Reiss. Il reviendra maintenant au Sénat de confirmer cet article.

(L'Èime Prouvençau n° 61, janvier-février 2005)

Nouveau recul de l'enseignement de la langue d'oc

Alors que le nombre d'élèves ayant reçu un enseignement de langue et culture régionales a progressé de 64% en France entre les années scolaires 2000-2001 (152.257 élèves) et 2001-2002 (250.258 élèves), l'enseignement de la langue d'oc a subi un nouveau recul pendant cette période. Il est passé de 72.592 élèves en 1998-1999 à 71.612 en 2000-2001 (- 1,35 %) et 67.549 en 2001-2002 (- 5,67 %). La progression enregistrée au niveau national est principalement le fait du corse, du basque, du catalan, du créole et des langues régionales d'Alsace. Selon la délégation générale à la langue française et aux langues de France, "ce résultat témoigne, dans un grand nombre d'académies, d'une installation durable et continue de ces enseignements qui semblent s'accompagner de leurs meilleures reconnaissance et intégration au sein des enseignements des langues vivantes proposoes aux familles".

(L'Èime Prouvençau n° 60, novembre-décembre 2004)

Diwan à Paris

Paris a désormais son école maternelle Diwan, la première hors Bretagne, qui accueille une quinzaine d'enfants depuis la rentrée. Cette implantation donne un nouveau souffle au réseau Diwan dont la dernière ouverture d'établissement remonte à 2001.

(L'Èime Prouvençau n° 59, septembre-octobre 2004)

Une nouvelle direction à Diwan

Les écoles en breton Diwan se sont donné une nouvelle direction. Les deux nouveaux coprésidents, Patrig Hervé et François-Gaël Rios, entendent mettre la question du statut des écoles entre parenthèses : "Dans les trois années qui viennent, il n'y a pas d'intégration (au sein du service public) à espérer", indique M. Rios. La direction de Diwan entend suivre une démarche "pragmatique", en se tournant vers la Région pour obtenir un soutien accru. Dans le même temps, Diwan proteste contre la suppression de quatre postes d'enseignants à la rentrée, annoncée par le ministére de l'Education nationale.

(L'Èime Prouvençau n° 58, été 2004)

École : la commission du débat ignore l'enseignement des langues régionales

Le président de la "commission du débat sur l'avenir de l'école", Claude Thélot, a remis le rapport de synthèse au ministre de l'Éducation nationale, François Fillon, le 13 avril. Intitulé Le Miroir du débat, ce rapport de 637 pages est censé refléter "toutes les réunions publiques, les enquêtes et les auditions menées auprès des Français depuis six mois". Mais il ignore complètement l'enseignement des langues régionales, qui fait pourtant l'objet de près de 300 contributions sur le forum mis en place par le ministère. La synthèse se borne à signaler que "la place des langues régionales est parfois évoquée".

(L'Èime Prouvençau n° 57, avril-mai 2004)

Bretagne: 100.000 euros pour Diwan

Le conseil régional de Bretagne a accordé sous conditions une avance de 100.000 euros à Diwan, afin d'éviter que ces écoles en breton ne se trouvent en situation de redressement judiciaire. La réserve de la région concerne l'engagement d'une "négociation avec le ministre de l'éducation nationale en vue d'une intégration au service public sur la base du bilinguisme à parité horaire". Plusieurs manifestations ont eu lieu, fin novembre en Bretagne, en soutien aux écoles Diwan. (AFP, 9 déc.)

(L'Èime Prouvençau n° 55, novembre-décembre 2003)

Les nouveaux programmes de l'école

Le programme d'occitan-langue d'oc à l'école primaire, publié au Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 19 juin, invite les enseignants à fonder l'apprentissage de la langue régionale "de la manière la plus juste sur les pratiques linguistiques et culturelles locales. On veillera cependant à ne pas s'enfermer dans le localisme, en élargissant le champ des compétences, des usages, des références". On pourra donc s'étonner de ce que ce programme range le limousin, l'auvergnat et le "vivaro-alpin" dans une même "variété de la zone linguistique", sous le terme de "nord-occitan".

(L'Èime Prouvençau n° 55, novembre-décembre 2003)

Enseignement du breton: la Cour européenne de Strasbourg saisie

La Cour européenne des droits de l'homme a été saisie d'une requête déposée par plusieurs organisations bretonnes contre la politique de l'État français concernant les langues régionales. Cette action vise plus particulièrement l'arrêt du Conseil d'État déclarant illégal l'enseignement des langues régionales par immersion, tel que le pratiquent les écoles Diwan.

Ces organisations d'enseignants et de parents d'élèves, réunies autour du Conseil culturel de Bretagne et de Diwan, invoquent la Convention européenne des droits de l'homme. Bien que ce texte ne fasse pas référence aux droits linguistiques, elle protège les citoyens et les groupes contre d'éventuelles discriminations suivant des critères de race, de religion ou de langue, souligne l'agence Eurolang.

(L'Èime Prouvençau n° 52-53, été 2003)

L'intégration des écoles Diwan annulée

Le Conseil d'État a annulé l'intégration des écoles bretonnes Diwan au sein du service public de l'Éducation nationale. Dans un arrêt du 29 novembre, conforme, à la décision du juge des référés qui avait préalablement suspendu cette mesure, la plus haute juridiction administrative a considéré que cette intégration était contraire à la loi Toubon de 1994 qui stipule que la langue de l'enseignement est le français. Le Conseil d'État avait été saisi par plusieurs associations laïques. Les écoles Diwan, qui scolarisent 2800 élèves, utilisent exclusivement la langue bretonne en maternelle puis introduisent progressivement le français jusqu'à parité horaire dans les cours, le breton demeurant la langue de vie et de communication au sein des établissements. Pour le Conseil d'État, "la méthode dite par immersion réduit l'enseignement du français dans une mesure telle qu'elle va au-delà des exceptions autorisées par la loi". Le Conseil d'État précise que cette décision n'empêche nullement les écoles Diwan de continuer à fonctionner comme auparavant, mais hors du service public. Il souligne qu'il n'entend "nullement contester la nécessité de sauvegarder le patrimoine que constituent les langues régionales, ni encore moins s'ériger juge des méthodes pédagogiques". Depuis la suspension et maintenant l'annulation de son intégration au sein du service public de l'enseignement, Diwan se trouve en difficulté financière. Une souscription a été lancée mais n'a permis de recueillir que 100 000 euros sur les 300 000 nécessaires.

(L'Èime Prouvençau, n° 49, novembre-décembre 2002)

Les lycéens manifestent pour le corse

Plusieurs centaines de lycéens ont manifesté à Ajaccio et Bastia, le 7 novembre, afin de réclamer l'enseignement obligatoire de la langue corse "de la maternelle à la terminale". La langue corse avait déjà été au centre d'une série de manifestations, dont certaines avaient engendré des altercations avec les forces de l'ordre dans plusieurs villes de Corse au printemps dernier. Le 25 octobre, Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, s'est engagé à poursuivre les efforts engagés pour le développement de l'enseignement du corse, en particulier en matière de recrutement et de formation des professeurs. Dans un communiqué commun, le préfet de Corse et le recteur d'académie ont souligné qu'un projet de convention avait été transmis à la Collectivité territoriale de Corse. "L'enseignement du corse connaît une croissance forte et continue depuis une vingtaine d'années, aussi bien dans le premier que dans le second degré", indique le communiqué. Dans le premier degré, 20 031 élèves (85 %) bénéficient d'un enseignement du corse (dont 18 % pendant trois heures par semaine au moins), et 16 maîtres ont été recrutés en 2002. Dans le second degré, 10 000 élèves reçoivent cet enseignement de trois heures hebdomadaires (52,5 % des collégiens, 17 % des lycéens, 41 % des élèves de lycées professionnels). Quant à l'enseignement bilingue, il concerne plus de 2000 élèves dans 39 écoles. Cinq collèges en assurent le suivi dans le second degré.

(L'Èime Prouvençau, n° 49, novembre-décembre 2002)

Le conseil académique des langues régionales s'installe à Rennes

Créé par un décret du 31 juillet 2001, le conseil académique des langues régionales a été installé officiellement le 7 décembre à Rennes. Présidé par le recteur, ce conseil comprend 42 membres dont un tiers représente l'administration, un autre les établissements scolaires et les associations de parents d'élèves, et le troisième les collectivités locales de rattachement ainsi que les divers mouvements associatifs. Réuni au moins deux fois par an, ce conseil consultatif "veille au statut et à la promotion des langues et cultures régionales". Il donne un avis sur les orientations de la politique académique et il est consulté sur les conditions du développement de l'enseignement de ces langues, sur l'attribution ou le retrait de la qualité d'école ou d'établissement "langues régionales" comme sur les actions de formation initiale et continue.

(L'Èime Prouvençau, n° 49, novembre-décembre 2002)

Quand Haddock jure en provençal

Réalisées par France 3 Marseille, quatre aventures animées de Tintin peuvent désormais être étudiées en langue provençale par les écoliers de la région, à l'initiative de "Telev'oc Provence", qui regroupe les principaux courants provençaux. 300 cassettes ont été réalisées avec l'aide de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et des conseils généraux des Bouches-du-Rhône, de Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence, et remises aux enseignants de provençal. Les cassettes sont accompagnées de livrets imprimés en graphie provençale et en graphie classique et l'on peut entendre les comédiens s'exprimer dans différentes variétés du provençal. En regardant "Li Beloio de la Castafioro", "Lou secret de Lunicorne", "Lou tresor de Rascas lou Rouge" ou "L'afaire viro-soulèu", les élèves pourront entendre le capitaine Haddock jurer "bougre de couquinasse de tron de pas disque !" et non "Mille millions de mille sabords"...

(L'Èime Prouvençau, n° 49, novembre-décembre 2002)

Nouveau combat pour Diwan

Venus de toute la Bretagne et de Loire-Atlantique, les défenseurs de la langue bretonne et de son enseignement étaient 4000 à Vannes, le 28 septembre, pour soutenir Diwan. Les manifestants demandaient un changement constitutionnel qui permette la reconnaissance de la méthode d'enseignement par immersion. Pour la seconde fois le 15 juillet, le Conseil d'État -statuant en référé- a en effet jugé que l'intégration de Diwan au sein du service public de l'enseignement paraissait contraire à la loi Toubon, qui fait du français "la langue de l'enseignement". Aujourd'hui, six des écoles Diwan et un collège (celui de Vannes) sont hors contrat et les salaires du personnel et les frais de fonctionnement sont financés sur les fonds propres de l'association. En l'absence de solution, 300 000 euros manqueront dans les caisses de l'association en fin d'année. Une souscription a donc été lancée par l'association. "On demande de gagner le droit d'avoir de l'argent public pour les écoles Diwan", a indiqué le président de l'association, Andrew Lincoln. Pour Diwan, qui compte bien se défendre en prenant part activement aux discussions sur la décentralisation, ainsi qu'aux assises des libertés locales, "la lutte quotidienne pour le respect des différences culturelles" continue car il est clair désormais que son salut ne pourra venir que de la régionalisation de l'enseignement. Avec 33 écoles, trois collèges et un lycée, employant quelque 250 personnes, l'association a accueilli 2780 élèves à la rentrée, soit une hausse de 6,5 % par rapport à 2000.

(L'Èime Prouvençau, n° 48, septembre-octobre 2002)

Pour un Capes de langues d'oc à l'IUFM de Nice

La Fédération des associations du comté de Nice a engagé une action auprès du ministre de l'Éducation nationale afin d'obtenir la création d'un centre de formation au Capes de langues d'Oc à l'IUFM de Nice. Depuis 2000, l'université de Nice délivre la licence de langues et cultures régionales, dont le Capes de langues d'Oc est l'un des principaux débouchés.

(L'Èime Prouvençau, n° 47, été 2002)

Diwan sous statut public à la rentrée

L'arrêté ministériel du 19 avril prévoyant "la mise en place d'un enseignement bilingue par immersion en langues régionales" (JO du 27 avril) devrait permettre aux écoles bretonnes Diwan de passer sous statut public dès la rentrée 2002. Ce texte, qui fait suite à une première version suspendue par le Conseil d'État, a été assoupli, notamment sur l'utilisation du breton dans la vie des établissements.

(L'Èime Prouvençau, n° 47, été 2002)

Diwan adopte le projet du ministère

Le nouveau projet d'arrêté ministériel visant à permettre l'intégration des écoles Diwan à, l'enseignement public a été adopté par l'assemblée générale de Diwan, le 30 mars, par 84 voix contre 70. Le processus d'intégration avait été suspendu par le Conseil d'État. Pour tenir compte des objections de la juridiction administrative, les nouveaux textes précisent que la pratique du breton dans la vie quotidienne des établissements est "encouragée" et non "obligatoire".

(L'Èime Prouvençau, n° 46, mars-avril 2002)

Le Conseil constitutionnel et l'enseignement des langues régionales

Dans sa décision sur la loi relative à la Corse, le Conseil constitutionnel s'est prononcé sur la question de l'enseignement de la langue corse, en confirmant une jurisprudence constante depuis l'examen de la loi de 1991 portant statut de la collectivité territoriale de Corse.

Le Conseil rappelle que, "si l'enseignement de la langue corse est prévu "dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles élémentaires", il ne saurait revêtir pour autant un caractère obligatoire ni pour les élèves, ni pour les enseignants. Il ne saurait non plus avoir pour effet de soustraire les élèves aux droits et obligations applicables à l'ensemble des usagers des établissements qui assurent le service public de l'enseignement ou sont associés à celui-ci. "Sous réserve que l'enseignement de la langue corse revête, tant dans son principe que dans ses modalités de mise en œuvre, un caractère facultatif, l'article 7 n'est contraire ni au principe d'égalité, ni à aucun autre principe ou règle de valeur constitutionnelle".

Dans un communiqué, l'association Scola Corsa Bastia observe que le Conseil constitutionnel a renforcé sa jurisprudence en élargissant aux enseignants l'indication du caractère facultatif de l'enseignement. "Cette référence aux enseignants est un obstacle supplémentaire dressé contre la promotion des langues régionales".

Dans une décision du 27 décembre 2001 concernant la loi de finances pour 2002, le Conseil constitutionnel conteste la constitutionnalité de l'enseignement des langues régionales par immersion, tel que pratiqué par les écoles bretonnes Diwan. La juridiction a fait part de ses réserves à l'occasion de l'examen de l'article 134 de la loi de finances, qui autorise la nomination et la titularisation des personnels enseignants dans ces établissements, si ces derniers devaient être intégrés dans l'enseignement public.

On sait que cette intégration a été suspendue, le 30 octobre, par le Conseil d'État. "Si, pour concourir à la sauvegarde des langues régionales, l'État et les collectivités territoriales peuvent apporter leur aide aux associations ayant cet objet, il résulte des termes de l'article 2 de la Constitution que l'usage d'une langue autre que le français ne peut être imposé aux élèves des établissements de l'enseignement public ni dans la vie de l'établissement, ni dans l'enseignement des disciplines autres que celles de la langue considérée", indique le Conseil constitutionnel. Or, "la caractéristique des établissements gérés par l'association Diwan est de pratiquer l'enseignement dit "par immersion linguistique" méthode qui ne se borne pas à enseigner une langue régionale, mais consiste à utiliser celle-ci comme langue d'enseignement général et comme langue de communication au sein de l'établissement".

Le Conseil constitutionnel émet donc des réserves, en observant que "l'article 134 n'a pas pour objet et ne saurait avoir pour effet de décider du principe de l'intégration de tels établissements dans l'enseignement public. Il appartiendra aux autorités administratives compétentes, sous le contrôle du juge, de se prononcer, dans le respect de l'article 2 de la Constitution et des dispositions législatives en vigueur, sur une demande d'intégration".

(L'Èime Prouvençau, n° 45, janvier-février 2002)

Passage sous statut public des écoles Diwan : coup de frein du Conseil d'État

Le passage sous statut public des écoles Diwan, qui pratiquent l'enseignement par immersion en langue bretonne, a été suspendu, le 30 octobre, par une ordonnance du Conseil d'État. Cette décision suspend également l'arrêté ministériel du 31 juillet en tant qu'il concerne l'enseignement bilingue par la méthode de l'immersion et de la circulaire du 5 septembre relative à cette même méthode. Le juge des référés du Conseil d'État a en revanche rejeté la demande de suspension du décret du 31 juillet créant les conseils académiques des langues régionales. Plusieurs académies en ont d'ailleurs déjà désigné les membres. Les différents référés avaient été déposés par le Comité national d'action laïque, qui réunit quelques syndicats d'enseignants et une fédération de parents d'élèves (FCPE). Le CNAL conteste le fait que des écoles pratiquant le breton comme langue principale puissent être intégrées au sein de l'Éducation nationale. Le juge des référés a retenu cet argument, en suspendant ces actes comme étant susceptibles de méconnaître l'article 2 de la Constitution ("Le français est la langue de la République") et la loi du 4 août 1994 sur la langue française, dite loi Toubon. Il faut maintenant attendre l'examen de ces requêtes sur le fond par le Conseil d'État pour savoir si le processus devra être abandonné ou envisagé sous une autre forme. Interrogé par l'AFP (8 nov.), le ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, a indiqué qu'il entendait poursuivre la promotion des langues régionales à l'école et l'intégration au système public des écoles Diwan. "J'explore les voies de droit qui permettront de trouver une solution", a déclaré Jack Lang. "Je suis un militant laïque et républicain et j'estime que le service public ne peut que s'enrichir d'expériences originales, oubliant un repli étroit et égoïste".

Le ministre de l'Enseignement professionnel, Jean-Luc Mélenchon, est en revanche opposé à l'intégration des écoles Diwan. Dans un entretien à Libération (4 déc.), M. Mélenchon estime que l'enseignement d'une langue régionale ne pose pas de problème, mais "il ne doit pas être obligatoire ou se faire par immersion sous peine d'enfermement". Le président de Diwan, Andrew Lincoln, a rétorqué que "l'enfermement, c'est l'idéologie du monolinguisme".

Le 10 novembre, plus de 5000 personnes ont manifesté dans les rues de Quimper pour soutenir l'intégration de Diwan au service public d'éducation.

(L'Èime Prouvençau, n° 44, novembre-décembre 2001)

Les 20 ans de l'université de Corse

L'université de Corse, la plus petite de France, a célébré ses vingt ans au mois d'octobre. Singulière par son implantation dans une ville de seulement 6000 habitants, Corte, "l'università di Corsica" l'est surtout par une identité corse exacerbée. Cela s'illustre par la domination du corse sur le français sur les murs du campus. Ses effectifs sont passés de 400, en 1981, à près de 4000 aujourd'hui. L'université Pascal-Paoli ambitionne d'atteindre le seuil de 8000 étudiants en devenant un pôle d'excellence en environnement (AFP).

(L'Èime Prouvençau, n° 44, novembre-décembre 2001)

Jack Lang reconnaît les spécificités de la langue provençale

Dans une réponse à une question écrite du sénateur Claude Haut, qui demandait que "le provençal fasse l'objet d'une pleine et entière reconnaissance" (Journal Officiel du 2 août), le ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, reconnaît la spécificité du provençal dans "l'ensemble des langues relevant du domaine de la langue d'oc". Le ministre assure ainsi qu'il "n'a jamais été envisagé, dans les mesures (annoncées le 25 avril, Ndlr), de nier les spécificités phonétiques, morphologiques, syntaxiques et graphiques de cette langue. A cet égard, mention de cette spécificité est faite dans l'une des circulaires relatives au programme de développement de l'enseignement des langues régionales, à l'école, au collège et au lycée dont seront destinataires les responsables académiques, les chefs d'établissements ainsi que les directrices et directeurs d'école. Cette circulaire souligne aussi, dans son préambule, les liens que cet enseignement entretient avec l'environnement social et familial". Jack Lang précise que, "s'agissant plus particulièrement de la présence spécifique du provençal dans l'enseignement dispensé au lycée et au baccalauréat, il convient de rappeler que les dispositions de l'arrêté du 5 avril 1988 demeurent en vigueur".

(L'Èime Prouvençau, n° 43, septembre-octobre 2001)

Les 25 ans des écoles Bressola

Les écoles "Bressola", qui pratiquent l'enseignement bilingue français-catalan, ont fêté leurs 25 ans, le 22 septembre à Perpignan. Ces sept écoles scolarisent 400 enfants de maternelle et de primaire.

(L'Èime Prouvençau, n° 43, septembre-octobre 2000)

Grève de la faim pour des postes bilingues

Le président de Dihun Breizh, fédération des parents d'élèves bretonnants de l'enseignement catholique, a suivi une grève de la faim afin de réclamer la création de deux postes et demi d'enseignants dans le Morbihan. En 1998, Yannig Baron avait déjà obtenu deux postes et demi d'instituteurs bilingues après douze jours de grève de la faim (AFP, 4 sept).

(L'Èime Prouvençau, n° 43, septembre-octobre 2001)

Les études provençales renforcées à l'Université de Provence

Les études provençales se trouvent renforcées à l'Université de Provence. A l'unanimité de ses instances compétentes, celle-ci a en effet décidé, en l'absence de création de poste, que deux enseignants-chercheurs seraient "explicitement dévolus" aux "études provençales". Il s'agit du Pr Claude Mauron, docteur d'État, et d'Emmanuel Desiles, maître de conférences et titulaire du CAPES d'occitan-langue d'oc. Gérard Dufour, président de l'Université de Provence, souligne que la 73ème section du Conseil national des universités, qui regroupe les "langues et cultures régionales", "se trouve ainsi officiellement pourvue, à Aix-en-Provence, d'un effectif dont elle n'avait jamais disposé auparavant, et qui permettra d'envisager de futurs développements structurels, tels que la création d'un département et d'une équipe de recherche spécifiques". Claude Mauron est d'ailleurs chargé "d'explorer très largement le possibilités de partenariat offertes par les collectivités locales et les organismes européens, afin que les études de provençal, à l'Université de Provence, puissent bénéficier à plein du regain d'intérêt dont font l'objet, légitimement, les études régionales".

Comme le relève Gérard Dufour, "ces décisions concernant le provençal témoignent d'une volonté forte liée naturellement à la tradition et à l'identité de l'Université de Provence".

(L'Èime Prouvençau, n° 43, septembre-octobre 2001)

L'accord avec Diwan est "irréversible", indique Jack Lang

Le ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, a assuré que le protocole d'accord qu'il avait signé avec Diwan en vue de conférer un statut public aux écoles associatives bretonnes, était "définitif, irréversible", dans un entretien à TV Breizh, le 26 juin. "Il y a des personnages ou des organisations qui ne sont pas d'accord", a reconnu M. Lang. "Ça, c'est la loi de la démocratie", signifiant ainsi son rejet du recours gracieux déposé le 12 juin par l'UNSA-Éducation (ex-FEN) contre ce protocole. Ce syndicat d'enseignants dénonce une pédagogie "reléguant le français au rang de langue seconde".

Dans cet entretien, le ministre a également indiqué que le projet de concours spécial de recrutement de professeurs des écoles bilingues "avance à un rythme normal".

(L'Èime Prouvençau, n° 41, mai-juin 2001)

Un instituteur accusé d'un excès d'alsacien

Un instituteur de Cleebourg (Bas-Rhin) s'est vu contraint par son inspecteur de cesser l'apprentissage d'une comptine, qu'il proposait chaque semaine à ses élèves, en français, en allemand et en alsacien. Il s'est vu par ailleurs retirer la gestion de la coopérative scolaire, qui lui permettait d'acheter des ouvrages en allemand ou en alsacien pour récompenser les élèves méritants... C'est la mère -francophone- d'une élève qui reprochait à l'enseignant de faire "trop d'alsacien et d'allemand" en classe. Alors que cet enseignement s'inscrivait parfaitement dans le cadre du plan "Langues vivantes à l'école", l'inspecteur de l'Éducation nationale y a mis fin et a invité l'instituteur à demander sa mutation pour une école bilingue...

(L'Èime Prouvençau, n° 41, mai-juin 2001)

Concours spéciaux de recrutement de professeurs des écoles

Le ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, confirme, dans deux réponses à des parlementaires bretons (JO des 18 et 21 juin), que des concours spéciaux de recrutement de professeurs des écoles chargés d'enseigner une langue régionale et d'autres disciplines en langue régionale seront créés prochainement. Les textes réglementaires paraîtront au cours de l'année 2001 et seront mis en œuvre pour la session 2002, selon le ministre. Malgré le retard pris, "les IUFM concernés sont déjà informés des schémas des épreuves, qui résultent d'une large concertation (...), afin qu'ils mettent en place les préparations à ces concours dès la rentrée 2001", assure Jack Lang.

(L'Èime Prouvençau, n° 41, mai-juin 2001)

Le Conseil supérieur de l'éducation partagé sur le plan Lang

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE), instance consultative réunissant fédérations d'enseignants et de parents d'élèves notamment, a émis un avis défavorable, le 3 mai, aux projets de circulaires de Jack Lang en faveur de l'enseignement des langues régionales. Le ministre de l'Éducation nationale a annoncé qu'il maintiendrait malgré tout son plan, en tenant compte des débats du CSE.

Le vote était serré : 22 membres du CSE ont voté contre les futurs décrets, 18 ont voté pour et 5 se sont abstenus. La FSU et le SNUipp, majoritaires chez les enseignants, ont approuvé ces textes, ainsi que le SGEN-CFDT, tandis que l'UNSA (ex-FEN), le syndicat des enseignants, FO et le SNALC votaient contre. Également opposés à ces circulaires, les parents d'élèves de la FCPE n'ont pas hésité à y voir un projet "contraire à la Constitution stipulant que le français est la langue de la République. Cet enseignement, facteur de ségrégation sociale (sic), est contraire au principe d'universalité de l'école publique ouverte à tous et sans discrimination".

(L'Èime Prouvençau, n° 41, mai-juin 2001)

Le Conseil constitutionnel et l'enseignement des langues régionales

Dans sa décision sur la loi relative à la Corse, le Conseil constitutionnel s'est prononcé sur la question de l'enseignement de la langue corse, en confirmant une jurisprudence constante depuis l'examen de la loi de 1991 portant statut de la collectivité territoriale de Corse.

Le Conseil rappelle que, "si l'enseignement de la langue corse est prévu "dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles élémentaires", il ne saurait revêtir pour autant un caractère obligatoire ni pour les élèves, ni pour les enseignants. Il ne saurait non plus avoir pour effet de soustraire les élèves aux droits et obligations applicables à l'ensemble des usagers des établissements qui assurent le service public de l'enseignement ou sont associés à celui-ci Sous réserve que l'enseignement de la langue corse revête, tant dans son principe que dans ses modalités de mise en œuvre, un caractère facultatif, l'article 7 n'est contraire ni au principe d'égalité, ni à aucun autre principe ou règle de valeur constitutionnelle". Dans un communiqué, l'association Scola Corsa Bastia observe que le Conseil constitutionnel renforcé sa jurisprudence en élargissant aux enseignants l'indication du caractère facultatif de l'enseignement. Cette référence aux enseignants est un obstacle supplémentaire dressé contre la promotion des langues régionales".

Dans une décision du 27 décembre 2001 concernant la loi de finances pour 2002, le Conseil : constitutionnel conteste la constitutionnalité de l'enseignement des langues régionales par immersion, tel que pratiqué par les écoles bretonnes Diwan.

La juridiction a fait part de ses réserves à l'occasion de l'examen de l'article 134 de la loi de finances, qui autorise la nomination et la titularisation des personnels enseignants dans ces établissements, si ces derniers devaient être intégrés dans l'enseignement public. On sait que cette intégration a été suspendue, le 30 octobre, par le Conseil d'État. "Si, pour concourir à la sauvegarde des langues régionales, l'État et les collectivités territoriales peuvent apporter leur aide aux associations ayant cet objet, il résulte des termes de l'article 2 de la Constitution que l'usage d'une langue autre que le français ne peut être imposé aux élèves des établissements de l'enseignement public ni dans la vie de l'établissement, ni dans l'enseignement des disciplines autres que celles de la langue considérée", indique le Conseil constitutionnel.

Or, "la caractéristique des établissements gérés par l'association Diwan est de pratiquer l'enseignement dit "par immersion linguistique" méthode qui ne se borne pas à enseigner une langue régionale, mais consiste à utiliser celle-ci comme langue d'enseignement général et comme langue de communication au sein de l'établissement". Le Conseil constitutionnel émet donc des réserves, en observant que l'article 134 n'a pas pour objet et ne saurait avoir pour effet de décider du principe de l'intégration de tels établissements dans l'enseignement public. Il appartiendra aux autorités administratives compétentes, sous le contrôle du juge, de se prononcer, dans le respect de l'article 2 de la Constitution et des dispositions législatives en vigueur, sur une demande d'intégration".

Enseignement des langues régionales : Jack Lang souhaite "un nouvel élan"

En présentant les "nouvelles orientations pour le développement de l'enseignement des langues régionales", le 25 avril, le ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, a annoncé sa volonté de faire de l'enseignement bilingue "le vecteur privilégié de l'apprentissage des langues et cultures régionales".

Trois circulaires ont été présentées, le 3 mai, au Conseil supérieur de l'éducation. La première définit le cadre général de cet enseignement. L'objectif est de "préserver et transmettre un élément de la richesse du patrimoine national" et de "garantir la continuité (de cet enseignement) sur l'ensemble des cycles de la scolarité". Cela prendra la forme d'un plan pluriannuel de développement au niveau des dix-sept académies concernées. Le ministre souhaite également que cet enseignement ouvre à l'étude d'une langue vivante étrangère linguistiquement proche. On peut ainsi imaginer que l'enseignement du provençal ou du nissart sera associé à celui de l'italien à l'école élémentaire.

Les deux autres circulaires reconnaîtront l'enseignement bilingue. "Cette reconnaissance est sans précédent", observe Jack Lang. Il s'agit en effet d'apprendre une langue régionale, mais aussi d'utiliser cette langue, à parité avec le français, pour l'enseignement de certaines matières ou activités. Le ministre assure que "l'enseignement bilingue sera organisé lorsque la demande des parents aura été exprimée et reconnue. Il appartiendra à l'Éducation nationale d'informer les familles de l'existence d'une offre d'enseignement bilingue".

Pour franchir ce "nouveau cap", le ministre de l'Éducation nationale a annoncé un concours spécial de recrutement de professeurs des écoles. "La qualité de l'enseignement des langues régionales passe nécessairement, et en premier lieu, par l'amélioration du recrutement des maîtres du premier degré dans ce domaine". La langue d'Oc est au nombre des langues concernées par ces concours spéciaux.

Jack Lang a d'ores-et-déjà demandé aux directeurs d'IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres) des académies concernées "de mettre en place les préparations correspondantes dès la rentrée 2001".

Soulignant les précédents alsacien, basque, corse et breton, le ministre de l'Éducation nationale souhaite développer avec les collectivités territoriales des partenariats en faveur des langues et cultures régionales. Jack Lang a cité à ce sujet "la zone d'influence de la langue d'oc", en assurant que "l'Éducation nationale est prête à s'engager dans cette voie".

Pour Jack Lang, il s'agit de "donner un nouvel élan pour les langues régionales", par un "changement de perspective, de rythme et de vision".

(L'Èime Prouvençau, n° 40, avril 2001)

Un statut public pour les écoles Diwan

Le ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, a signé, le 28 mai à Rennes, un protocole d'accord avec l'association Diwan, en vue de conférer un statut public à ses 35 établissements (30 écoles, 4 collèges et un lycée) assurant un enseignement en breton par immersion à 2414 élèves.

"La signature de ce protocole d'accord représente un acte historique pour la langue et la culture bretonnes et c'est un moment important pour la République", a déclaré M. Lang à cette occasion. "Une langue, quel que soit son nombre de locuteurs, est un trésor humain et sa disparition ampute le patrimoine de l'humanité".

Aux termes de ce protocole d'accord, les 35 établissements Diwan intègrent le service public d'éducation et les 154 enseignants obtiennent un statut de fonctionnaires. "Il s'agit de franchir un nouveau cap et de comprendre que l'école de la République est assez forte, assez sûre d'elle-même pour accueillir en son sein les écoles Diwan", a souligné le ministre de l'Éducation nationale. "Ainsi, à la suite de la signature de ce protocole, l'enseignement public en Bretagne disposera de trois modalités d'enseignement des langues régionales : l'initiation, le bilinguisme à parité horaire et le bilinguisme en immersion".

Les autres fédérations d'écoles associatives en langues régionales ne sont pas concernées par ce protocole, qui était négocié depuis deux ans avec Diwan.

(L'Èime Prouvençau, n° 40, mars-avril 2001)

 

Nouvelles orientations pour l'enseignement des langues régionales : Jack Lang souhaite un "nouvel élan"

En présentant les "nouvelles orientations pour le développement de l'enseignement des langues régionales", le 25 avril, le ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, a annoncé sa volonté de faire de l'enseignement bilingue "le vecteur privilégié de l'apprentissage des langues et cultures régionales".

Trois circulaires devaient être présentées, le 3 mai, au Conseil supérieur de l'éducation. La première définit le cadre général de cet enseignement. L'objectif est de "préserver et transmettre un élément de la richesse du patrimoine national" et de "garantir la continuité sur l'ensemble des cycles de la scolarité".

Cela prendra la forme d'un plan pluriannuel de développement au niveau des dix-sept académies concernées. Le ministre souhaite également que cet enseignement ouvre à l'étude d'une langue vivante étrangère linguistiquement proche. On peut ainsi imaginer que l'enseignement du provençal ou du nissart sera associé à celui de l'italien à l'école élémentaire.

Les deux autres circulaires reconnaîtront l'enseignement bilingue. "Cette reconnaissance spécifique est sans précédent", observe Jack Lang. Il s'agit en effet d'apprendre une langue régionale mais aussi d'utiliser cette langue, à parité avec le français, pour l'enseignement de certaines matières ou certaines activités. Le ministre assure que "l'enseignement bilingue sera organisé lorsque la demande des parents aura été exprimée et reconnue. appartiendra à l'Éducation nationale d'informer les familles de l'existence d'une offre d'enseignement bilingue".

Pour franchir ce "nouveau cap", le ministre de l'Éducation nationale a annoncé un concours spécial de recrutement de professeurs des écoles. "La qualité de l'enseignement des langues régionales passe nécessairement, et en premier lieu, par l'amélioration du recrutement des maîtres du premier degré dans ce domaine". La langue d'Oc est au nombre des langues concernées par ces concours spéciaux.

Jack Lang a d'ores-et-déjà demandé aux directeurs d'IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) des académies concernées "de mettre en place les préparations correspondantes dès la rentrée 2001 .

Soulignant les précédents alsacien, basque, corse et breton, le ministre de l'Éducation nationale souhaite développer avec les collectivités territoriales des partenariats en faveur des langues et cultures régionales. Jack Lang a cité à ce sujet "la zone d'influence de la langue d'oc", en assurant que "l'Éducation nationale est prête à s'engager dans cette voie". Pour Jack Lang, il s'agit de "donner un nouvel élan pour les langues régionales", par un "changement de perspective, de rythme et de vision".

Selon le ministère de l'Éducation nationale, 152.557 élèves des écoles, collèges et lycées publics ou privés sous contrat reçoivent un enseignement de langues et cultures régionales cette année. Logiquement, étant donné l'étendue de leur aire d'usage, les langues d'oc demeurent les plus répandues dans les trois niveaux d'enseignement, avec 71.912 élèves. Suivent le corse (27.857), le breton (20.697), le basque (8.969), le catalan (8.907), les langues d'Alsace (7.453) et celles des pays mosellans (5.823).

Cet enseignement est en progression continue, observe le ministère, et pour l'ensemble des langues. II existe toutefois des nuances entre les langues, puisque le corse, par exemple, a gagné 6.243 élèves supplémentaires par rapport à l'année 1998-99, le breton 3.113 et le basque 2.191. C'est dans le premier degré que la progression est la plus significative, en particulier pour le corse, les langues d'Alsace et de Moselle et le breton. Dans les collèges, les langues d'oc ont gagné 3.097 élèves supplémentaires. En revanche, dans les lycées, les effectifs sont négligeables, quelle que soit la langue. L'enseignement bilingue concerne quant à lui 25.200 écoliers et 3.337 collégiens.

(L'Èime Prouvençau, n° 40, mars-avril 2001)

Un CAPES de créole

Un CAPES de créole sera créé en septembre 2002, avec remise des diplômes en 2003, annonce le Journal Officiel du 15 mars. Depuis quelques mois, l'option créole est proposée dans huit lycées et douze collèges de la Réunion.

(L'Èime Prouvençau, n° 40, mars-avril 2001)

Manifestation pour le breton

Une manifestation unitaire devait se dérouler le 24 mars à Brest, à l'appel de l'ensemble des associations et filières d'enseignement du breton (public, catholique, Diwan). Cette manifestation vise à protester contre "l'inertie gouvernementale en dépit des promesses réitérées en faveur de l'enseignement du breton". Les associations réclament notamment un concours de recrutement spécifique d'enseignants.

Actuellement, alors que les effectifs d'élèves ont doublé en quatre ans, seuls deux enseignants sont formés à l'IUFM pour un besoin de 50 professeurs par an (AFP).

(L'Èime Prouvençau, n° 39, janvier-février 2001)

Refus d'inscription en classe bilingue: les parents déboutés

Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté les requêtes de parents d'élèves qui se plaignaient de ne pas pouvoir inscrire leurs enfants en classe maternelle bilingue alsacien-français. Le tribunal a jugé que la convention État-Région sur l'enseignement précoce des langues, signée en octobre 2000, n'est pas légalement contraignante pour le rectorat et les municipalités. Environ 70 parents se sont vu refuser l'ouverture de sites bilingues pour leurs enfants à Sausheim (Haut-Rhin) et Sélestat (Bas-Rhin). Certains de ces parents déçus avaient décidé de porter l'affaire devant la justice administrative, soutenus en cela par plusieurs associations de promotion du bilinguisme et par Henri Goetschy, président du Haut Conseil national des langues régionales de France (AFP, 13 mars). AltaVista, portail et moteur de recherche américain, a ouvert trois nouveaux sites régionaux en basque (es-eu.altavista.com), en catalan (es-ca...) et en galicien (es-al...). Selon AltaVista, il existe plus de dix millions de pages Web dans ces trois langues régionales. Un site en breton est en préparation.

(L'Èime Prouvençau, n° 39, janvier-février 2001)

 

 

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