"Langues d'oc, langues de France - Aspects politiques et juridiques, linguistiques et sociolinguistiques" : ainsi s'intitule l'ouvrage que viennent de publier ensemble le Conservatoire du patrimoine de Gascogne, l'Institut Béarnais et Gascon et l'Unioun Prouvençalo chez Princi Negue Editour. Rédigé par Jean Lafitte (gascon), avec le concours de Serge Soupel (auvergnat) et Henri Féraud (provençal), cet ouvrage livre au grand public un document qui a été remis au Délégué général à la langue française et aux langues de France, Xavier North, exposant avec rigueur les faits, les avis scientifiques et les textes juridiques étayant les revendications de quatre mouvements régionalistes du Sud de la France quant à la pluralité des langues d'oc.

Rappelons en effet que, lors de la signature par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en 1999, un rapport officiel du linguiste Bernard Cerquiglini dénombra alors 75 langues de France, dont 28 pour la Nouvelle-Calédonie, 8 pour le domaine des langues d'oïl mais, par "un choix politique et non scientifique, réponsant aux enjeux du moment", une seule pour le midi, l'occitan. Ce choix politique était inacceptable pour les associations qui, dans les pays d'oc, entendent conserver les langues authentiques auxquelles sont attachées les populations : il les achèverait en effet au seul profit d'une utopique "Occitanie" politique qui parlerait un "occitan" unique, étranger à tous les locuteurs naturels.

Cet ouvrage appuie la demande d'une reconnaissance légale de chacune des langues d'oc sous son nom multiséculaire (auvergnat, gascon, languedocien, limousin, provençal...). Il lance donc un appel aux élus et aux vrais amis des langues d'oc pour qu'il fassent preuve de la même lucidité et soutiennent ceux qui luttent vraiment pour leur authentique conservation.